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En octod905972ec52d1349a1565b1663982aeabre 1793, les tombeaux de la Basilique de Saint-Denis sont profanés et les corps des rois inhumés en ce lieu depuis  quelque quinze siècles sont extraits, dissous et jetés pêle-mêle dans la fosse de l’Histoire. Acte hors norme, unique en son genre, légalement exécuté au nom de l’État révolutionnaire, de la Terreur instituée. Le présent ouvrage, à partir de la reconstitution de la trame serrée des discours et des faits, s’emploie à extraire la signification de cette violence symbolique pure. L’échafaud pour les rois vivants ne suffit pas, il s’agit bien de tuer le mort. Cela n’est intelligible qu’en revisitant à l’aide de Freud la fonction du corps totémique et du « tabou du chef » et en en démontant la logique inconsciente. L’anthropologie psychanalytique du politique, avec les ressources de la métapsychologie, interroge la haine pure, la passion de la ruine et la structure du désir révolutionnaire. L’Éros du changement collectif, se radicalisant en mise en acte de la pulsion de mort, vise le corps ennemi qui ne saigne plus. L’enjeu de l’événement, le corps de la souveraineté, n’est rien moins que l’entrée cataclysmique du sujet dans la modernité politique, ce qui en fait l’actualité chronique.

Paul-Laurent ASSOUN, Tuer le mort , PUF, Paris, 2015

 


CaptureMarkos ZAFIROPOULOS, Le symptôme et l’esprit du temps : Sophie la menteuse, la mélancolie de Pascal… et autres contes freudiens.  Paris, PUF, 2015. Soutenir contre la théorie évolutionniste qu’il faut en urgence retourner à Freud et au Lacan structuraliste implique qu’il faille ouvrir la porte du cabinet du psychanalyste pour repartir de l’analyse du cas et montrer ce que l’actualité des formes du malaise subjectif doit à l’évolution de la culture et aux inhibitions, symptômes, angoisses, délires qui, de manière très classique, se déduisent de la clinique des structures freudiennes (Névrose, Psychose, Perversion) et donc en confirment la brûlante actualité. De ce point de vue, la manie-des-toxiques est paradigmatique de ces nouvelles formes du malaise recouvrant le travail des structures freudiennes, comme le montrera l’analyse des inhibitions de Norman, du délire de Kodjo ou de la perversion de Gaël s’exprimant dans sa passion toxique pour le rhum, mais aussi son fétiche de cuir dont il fait des manteaux comme pour nous mettre sur la piste du fétichisme de la marchandise, et plus largement sur celle des ressorts inconscients de la fabrique des objets de la culture dont la dette envers la sublimation, les dispositifs de recherche de plus de jouir et, plus généralement, les logiques de la perversion est immense. Ce que montrent de manière exemplaire l’écriture du journal intime de Sophie la menteuse – l’enfant fétiche de la mère –, l’analyse de la nocivité de l’œuvre d’art et aussi… tous les autres contes freudiens qui forment le second volume de ces Essais d’anthropologie psychanalytique, partant cette fois de la clinique du cas vers celle de la culture et trouvant leurs conclusions dans Les leçons cliniques de Socrate, où Lacan aperçoit l’émergence des formes de l’amour en Occident et donc les formes originaires du transfert, Socrate dont Lacan fait du même mouvement le patron des psychanalystes.

Lacan : un génie quoi !


figuresLa psychanalyse et les mondes contemporains

Numéro 30 – Revue semestrielle

Alain VANIER, Markos ZAFIROPOULOS

Avec la participation de Paul-Laurent ASSOUN, Andre BURGUIERE, Gisèle CHABOUDEZ, Frédéric DE RIVOYRE, Olivier DOUVILLE, Isabelle GUILLAMET, Véronique LE GOAZIOU, Patricia LEYACK, Silvia LIPPI, Pierre MARIE, Vannina MICHELI-RECHTMAN, Elise PESTRE, Jean-Louis POITEVIN, Gérard POMMIER, Catherine SALADIN, René SARFATI, Jacques SEDAT, Bernard TOBOUL

L’axe principal de ce numéro est constitué par l’examen critique de l’une des thèses centrales de l’évolutionnisme – aujourd’hui très puissant dans le champ psychanalytique –, à savoir celle du déclin de la fonction symbolique avec ses attentes anthropologiques et ses incidences cliniques. Appel sera fait au savoir des sciences sociales et à l’expérience des cliniciens pour convenablement resituer la psychanalyse au regard de cette thèse et plus largement face au monde contemporain.


landmanPatrick LANDMAN Tous hyperactifs ? Albin Michel , 2015

Après les enfants « hyperactifs », ce sont maintenant les adultes stressés, distraits, débordés ou débordant d’activités qui souffriraient de TDAH : « trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité ». Or ce trouble est considéré comme un problème important de santé publique par les uns, comme une fausse épidémie par d’autres – et comme une catastrophe par ceux qui s’élèvent contre la prescription associée de dérivés d’amphétamine dont on ignore les effets à long terme.

Président d’Initiative pour une clinique du sujet, Stop DSM, membre d’Espace analytique, le Dr Patrick Landman, psychiatre et psychanalyste, interroge la place des experts et des classifications, le rôle des médicaments et leur mésusage. Mais aussi, au cœur des débats entre les nouveaux acteurs du diagnostic, l’influence du discours des neurosciences sur les politiques publiques.

Pour voir clair dans une polémique qui intéresse les professionnels de l’enfance, les parents, les associations d’usagers les acteurs de la santé mentale et tous les citoyens, puisque le TDAH concerne désormais enfants et adultes.


loyer Emmanuelle LOYER Claude Lévi-Strauss Flammarion , 2015

Une biographie de l’anthropologue français renouvelant la lecture des quatre grandes périodes de sa vie, sa jeunesse, sa rupture existentielle, l’écriture de son oeuvre et la fin de sa vie. ©Electre 2015


3579Érik PORGE, Le ravissement de Lacan , érès , 2015

Dans sa lecture de l’Hommage de Lacan à Marguerite Duras pour Le  Ravissement de Lol V. Stein , Erik Porge met en évidence, cinquante ans après, l’actualité de ce texte où Lacan lie la problématique de la sublimation à celle d’une fiction clinique faisant cas.  Il montre en effet que la transmission de la clinique de l’analyste participe de la dynamique de la sublimation de celui-ci.

La topologie du fantasme, avec laquelle cette folie féminine – qui s’inscrit dans la suite de Marguerite Anzieu (cas Aimée) et des sœurs Papin – est abordée, ouvre le lecteur à une dynamique transférentielle et de sublimation par son articulation à la pulsion.

En même temps que Lacan parle de la sublimation, il est ravi par le texte et fait acte de sublimation dans l’écriture de son Hommage, en nouant l’objet de sa propre pulsion au Ravissement de Lol V. Stein et à Marguerite Duras elle-même. Dans un mouvement de retour sur sa lecture de ce texte, Lacan élève la lettre à la dignité de la Chose (définition de la sublimation) ; le style devient condition d’accès au cas et fait lui-même cas.


9782130652977Guénaël VISENTINI,  Pourquoi la psychanalyse est une science , Puf , 2015

Le statut scientifique de la psychanalyse est aujourd’hui contesté, tant par l’opinion commune et le législateur que par les institutions de recherche ou de soin, qui y voient une « croyance » du siècle dernier. Le projet de ce livre est de revenir à l’acte fondateur qui a fait passer le scientifique Freud, par « amour de la vérité », de la médecine à la science analytique. On y découvre que la psychanalyse, à partir de son dispositif et de sa méthode, construit un objet qui lui est propre, rend compte d’un « réel » extérieur à l’ordre de la parole qui est le sien. De ce « réel » en cause dans les symptômes, elle fait vérité : celle de l’excitation pulsionnelle. Ce repérage offre au patient de pouvoir se confronter, à travers l’acte de dire, à ce point de vérité qui lui échappe, d’en tirer un savoir et d’inventer un rapport possible à ce qui chez lui fait malaise : autant d’opérations que ne permettent ni la médicamentation, ni les psychothérapies non analytiques.
Mais si la scientificité de la psychanalyse lui confère titre et statut dans le champ des savoirs, elle l’oblige. N’est-il pas exigible, aujourd’hui, que les analystes remettent ce « réel » au centre de leur clinique ? Le discours analytique se séparerait alors de l’érudition savante et renouerait – à l’instar de Freud et de Lacan – avec le courage de l’ignorance, qui est le propre de toute démarche scientifique.